Hausse de la demande dans le secteur canadien de la construction à court terme : besoin de plus de 300 000 nouveaux travailleurs pendant la décennie

Février 10, 2020

Ottawa – L’emploi dans le secteur canadien de la construction et de l’entretien augmentera de 50 200 travailleurs d’ici 2029. Selon les prévisions sur le marché du travail publiées aujourd’hui par ConstruForce Canada, si l’on tient compte du départ à la retraite prévu de plus de 257 000 travailleurs de la construction au cours de la décennie, le secteur devra recruter plus de 307 000 travailleurs pour suivre le rythme de la demande.

D’après les prévisions du rapport national Regard prospectif – Construction et maintenance 2020-2029 de ConstruForce Canada, la demande de main-d’œuvre augmentera à partir de 2020, stimulée par de grands projets de transport collectif, d’infrastructures, de services publics, de gaz naturel liquéfié, de pipelines et de services de santé. La construction de nouvelles habitations devrait reprendre dans la plupart des provinces, compte tenu de la hausse des besoins en construction non résidentielle et en entretien, qui est stimulée par des investissements continus dans les infrastructures publiques et privées, et par l’augmentation des besoins en entretien dans le secteur de l’industrie lourde.

« Les perspectives du secteur canadien de la construction sont meilleures que celles de l’an passé, déclare Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Selon nos prévisions, la croissance ralentira pendant la deuxième moitié de la décennie, malgré que les difficultés liées au marché du travail devraient s’intensifier à mesure que la vague de départs à la retraite atteindra un point culminant et que le bassin de jeunes disponibles diminuera. »

La plus importante croissance est attendue entre 2020 et 2021.

Le marché de la Colombie-Britannique demeurera celui à la croissance la plus rapide en 2020 et 2021, grâce à des projets de transport collectif et de pipelines, et aux travaux liés au projet de LNG Canada et des infrastructures de pipeline connexes.

En Ontario, l’activité atteindra un sommet en 2020, stimulée par les besoins associés aux grands projets dans la région du Grand Toronto et le sud-ouest de l’Ontario. Ces travaux englobent notamment des projets de système léger sur rail, deux projets de remise en état de centrales nucléaires, ainsi que d’autres projets d’infrastructures. Un deuxième sommet d’activité est prévu en 2026.

Au Québec, après quatre années de croissance, l’investissement devrait s’accélérer en 2020 et 2021 en ce qui concerne les routes, les autoroutes, les ponts, les soins de santé, l’éducation et le transport collectif.

L’Île-du-Prince-Édouard continue d’afficher une hausse des besoins en matière d’habitations et d’immeubles institutionnels, tandis que la Nouvelle-Écosse se prépare à faire face à une demande accrue générée par plusieurs projets de soins de santé prévus au cours des prochaines années.

« La satisfaction des besoins en main-d’œuvre prévus pendant les périodes de pointe en Colombie-Britannique et en Ontario exigera probablement des niveaux importants de mobilité interprovinciale, explique M. Ferreira. Il sera essentiel de tirer parti des travailleurs provenant de provinces où les conditions du marché ont faibli. »

Les prévisions pour le secteur résidentiel à l’échelle nationale se sont améliorées de façon importante, car une forte croissance démographique stimulée par l’immigration devrait favoriser des niveaux élevés dans la construction de nouvelles habitations jusqu’en 2026. Ce rythme de croissance ralentira par la suite, puisque la hausse des départs à la retraite contribuera à faire baisser la demande globale de nouvelles habitations. Or, tandis que la construction de nouvelles habitations pourrait diminuer, les besoins en matière de rénovation et d’entretien augmenteront de façon marquée. Dans l’ensemble, l’emploi total dans la construction résidentielle augmentera de 17 200 travailleurs pendant la période 2020-2029.
 
Les besoins dans le secteur non résidentiel augmenteront aussi pendant la période de prévision. Le principal facteur de croissance a été la multiplication de grands projets liés à l’énergie, aux services publics, au transport collectif et à d’autres infrastructures institutionnelles. La croissance dans les secteurs manufacturier, du transport, de l’entreposage et du commerce de gros et de détail, devrait stimuler davantage la construction d’immeubles industriels, tandis que la croissance démographique favorisée par l’immigration maintiendra une pression à la hausse sur la construction d’immeubles commerciaux et institutionnels.

L’emploi en construction non résidentielle devrait augmenter de 33 100 travailleurs (+6 %) pendant la période de prévision.

Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Ainsi, le remplacement de travailleurs partant à la retraite exige habituellement plusieurs années de planification préalable afin d’éviter des lacunes sur le plan des compétences. D’ici 2029, on estime que 257 100 travailleurs de la construction, soit 22 % de la population active en 2019, prendront leur retraite. Selon les tendances antérieures, le secteur canadien de la construction devrait attirer quelque 227 600 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins, de sorte que l’écart entre le nombre de départs à la retraite et le nombre de nouveaux venus pourrait être de 29 500 travailleurs. Compte tenu de la croissance de la demande, le secteur pourrait se retrouver à court de 82 400 travailleurs d’ici 2029. Il est évident qu’un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.

Pour satisfaire ses besoins croissants, le secteur de la construction et de l’entretien devra renforcer le recrutement à partir de groupes traditionnellement sous-représentés au sein de la population active actuelle, dont les femmes, les Autochtones et les nouveaux Canadiens.

En 2019, environ 191 700 femmes travaillaient dans le secteur canadien de la construction, dont 27 % étaient en poste directement dans les projets de construction. Or, sur 1,1 million de travailleurs de métier œuvrant dans le secteur, les femmes ne représentaient que 4,7 %. De la même façon, les Autochtones représentaient un peu plus de 4,9 % du total des travailleurs, dont environ 81 % travaillaient directement dans les projets de construction. Une participation accrue de ces deux groupes aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.

Les nouveaux Canadiens représentent actuellement environ 18 % de la population active du secteur de la construction canadien. Pendant la prochaine décennie, le Canada cherchera à accueillir 330 000 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une source importante de travailleurs potentiels.

« Le secteur de la construction devra concentrer ses efforts sur le recrutement, la formation et le maintien en poste de jeunes travailleurs, même lorsque les besoins en période de pointe diminueront, explique M. Ferreira. En effet, même si le marché du travail réalise le plein potentiel de mobilité interprovinciale, le secteur devra tout de même travailler diligemment pour recruter, former et maintenir en poste de jeunes travailleurs, en plus de renforcer ses efforts de recrutement de nouveaux travailleurs provenant de la population locale et d’autres secteurs, sans oublier les nouveaux immigrants, afin de satisfaire les besoins en main-d’œuvre constants. »

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.

Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à [email protected], ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 222.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien. Pour connaître les réactions du secteur de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Kate Walsh
Directrice des communications
Syndicats des métiers de la construction du Canada
613 236-0653

Rod Gilbert
Vice-président, Affaires publiques
Association canadienne de la construction
613 236-9455, poste 432

Kevin Lee
Président-directeur général
Association canadienne des constructeurs d’habitations
613 230-3060

Wayne Prins
Directeur général
CLAC
877 863-5154

Walter Pamic
Président
Merit Canada
613 836-4311

Warren Douglas
Alliance nationale des relations de travail dans le secteur de la construction
306 352-7909

Paul de Jong
Président
Progressive Contractors Association of Canada
403 620-3781

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