Ottawa – Selon les prévisions sur le marché du travail publiées aujourd’hui par ConstruForce Canada, l’emploi dans le secteur canadien de la construction et de l’entretien changera peu au cours de la prochaine décennie, augmentant d’environ 44 100 travailleurs (une hausse de 4 %). Toutefois, en raison du départ à la retraite prévu de plus de 261 000 personnes, le secteur devra recruter 300 200 travailleurs supplémentaires d’ici 2028.
Selon les prévisions du rapport national Regard prospectif – Construction et maintenance 2019-2028 de ConstruForce Canada, l’emploi en construction au Canada augmentera modérément jusqu’en 2020, car les besoins associés à de grands projets d’énergie, de transport collectif et d’autres infrastructures augmenteront jusqu’à l’atteinte d’un sommet à court terme et compenseront l’affaiblissement continu au chapitre des mises en chantier. Pour la première fois depuis 2009, les besoins en main-d’œuvre devraient diminuer après 2021, une fois que seront satisfaits les besoins de pointe en main-d’œuvre liés aux projets. Un ralentissement de la croissance démographique limitera l’expansion du secteur de la construction à l’échelle nationale pendant la deuxième moitié de la période de prévision 2019-2028, mais une période de croissance modérée devrait suivre dans la plupart des provinces jusqu’en 2028.
« La Colombie-Britannique devrait se classer en tête sur le plan de la croissance dans le secteur de la construction au Canada, stimulée par le démarrage d’un terminal de gaz naturel liquéfié et par des projets de construction dans les secteurs du transport et des infrastructures, déclare Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. De son côté, l’Ontario continue de faire face à des niveaux records d’activité de construction et à des difficultés de recrutement. Cependant, les besoins en main-d’œuvre devraient atteindre un plateau ou diminuer dans la majorité des autres provinces. »
Le Manitoba et la plupart des provinces de l’Atlantique, à l’exception de l’Île-du-Prince-Édouard, verront probablement la demande diminuer et les niveaux d’emploi demeureront plus bas pendant la décennie, plus particulièrement à Terre-Neuve-et-Labrador, où plusieurs projets prendront fin. L’Alberta et la Saskatchewan devraient connaître des baisses modérées, puis afficher une reprise à plus long terme, compte tenu de la nouvelle demande à la hausse dans le secteur de l’habitation et du début prévu de nouveaux projets. Parallèlement, la demande au Québec se maintiendra aux sommets récents grâce aux besoins liés aux grands projets.
Les besoins en main-d’œuvre dans le secteur non résidentiel devraient dépasser la demande dans le secteur résidentiel au cours des dix prochaines années.
Une croissance démographique plus lente et les défis liés à l’abordabilité feront diminuer la demande de construction de nouvelles habitations jusqu’en 2023, ce qui pourrait inciter 11 400 travailleurs à quitter le secteur. L’activité dans le secteur résidentiel reprendra par la suite, puisque l’emploi dans ce secteur augmentera de 2024 à 2028. L’emploi total dans le secteur résidentiel devrait augmenter de 8 400 emplois pendant la prochaine décennie, ce qui représente une faible hausse de 2 % par rapport aux niveaux de 2018, car l’emploi lié à la construction de nouvelles habitations sera absorbé par les travaux de rénovation et d’entretien.
À la fin de la décennie, l’emploi dans le secteur non résidentiel aura augmenté de 35 700 emplois – ce qui représente une hausse globale de 6 % – et les légères baisses dans la construction d’ouvrages de génie civil seront compensées par les gains au chapitre des travaux d’entretien et de la construction d’immeubles industriels, commerciaux et institutionnels (ICI).
Les départs à la retraite seront un facteur important sur le plan de la main-d’œuvre à l’échelle nationale pendant la prochaine décennie. Le secteur de la construction canadien devra faire face au départ à la retraite de plus de 261 000 travailleurs, soit 22 % de la population active actuelle. Compte tenu des tendances antérieures, le secteur devra recruter quelque 221 300 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins. L’arrivée attendue de jeunes travailleurs dépendra en grande partie de la capacité du secteur de susciter leur intérêt continu à l’égard des métiers.
Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.
Pour constituer une main-d’œuvre durable, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous-représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Canadiens autochtones et les nouveaux Canadiens.
En 2018, les femmes ne constituaient que 13 % de la population active du secteur de la construction et de l’entretien, et elles ne représentaient que 3,8 % des travailleurs participant directement aux projets de construction. Cependant, les femmes occupant un emploi représentaient 48 % de la population active totale du pays.
De la même façon, les Canadiens autochtones représentaient un faible pourcentage de la population active du secteur de la construction, soit un peu plus de 4,9 % du total. La hausse du taux de participation de ces deux groupes aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.
Pendant la prochaine décennie, le Canada cherchera à accueillir 300 000 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une importante source future de travailleurs potentiels. Les nouveaux Canadiens représentent actuellement 18 % de la population active globale du secteur de la construction au pays.
« Maintenir la capacité de répondre aux besoins en main-d’œuvre de la construction exigera des efforts concertés pour recruter, former et maintenir en poste des jeunes travailleurs, malgré un contexte de croissance plus lente, poursuit M. Ferreira. Même si le plein potentiel de mobilité interprovinciale se concrétise, le secteur devra probablement intensifier ses efforts pour recruter de nouveaux travailleurs provenant de sources locales ou d’autres secteurs, en plus de cibler les nouveaux immigrants, afin de satisfaire ses besoins à long terme. »
ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.
Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à [email protected], ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 222.
Financé par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.