Ottawa – Selon les prévisions sur le marché du travail publiées aujourd’hui par ConstruForce Canada, l’emploi dans le secteur de la construction et de l’entretien de l’Alberta a augmenté en 2018 pour la première fois depuis 2015, ce qui a annoncé le retour à une croissance modérée de l’emploi qui, combinée aux départs à la retraite, pourrait entraîner une pénurie de main-d’œuvre de 21 100 travailleurs d’ici la fin de 2028.
Selon les prévisions du rapport provincial Regard prospectif – Construction et maintenance 2019-2028 de ConstruForce Canada, les besoins en main-d’œuvre des secteurs résidentiel et non résidentiel demeureront à peu près inchangés à court terme, mais à mesure que l’activité augmentera après 2021, le secteur devrait croître de 11 % d’ici 2028. La mise en service de l’exploitation minière et du traitement des sables bitumineux de Fort Hills a représenté un virage de l’expansion à grande échelle des sables bitumineux vers des activités d’entretien et de réinvestissement de maintien. Les efforts de diversification de l’économie provinciale aideront à élargir le marché de la construction en mettant l’accent sur la construction d’immeubles industriels et institutionnels ainsi que sur la modernisation et l’agrandissement des infrastructures.
« D’importants investissements en transport collectif et en infrastructures visant les routes et les autoroutes feront augmenter les besoins en main-d’œuvre dans le secteur non résidentiel jusqu’en 2028 », déclare Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada.
Beaucoup d’initiatives à court terme, comme les projets de système léger sur rail d’Edmonton et de Calgary, les travaux de modernisation de la route Yellowhead Trail et le projet du boulevard périphérique de Calgary, devraient dominer l’emploi dans le secteur non résidentiel au cours des prochaines années. Entre 2018 et 2028, le secteur devra embaucher 12 900 travailleurs compte tenu de l’augmentation de l’activité de construction non résidentielle. Pendant cette période, le secteur résidentiel ralentira à court terme, puis affichera une croissance modérée et ajoutera 5 800 travailleurs d’ici 2028. La hausse prévue des besoins dans les deux secteurs ajoutera un peu plus de 18 700 nouveaux travailleurs à la population active de l’Alberta d’ici 2028.
Par ailleurs, la hausse des besoins pour les travaux liés à l’entretien et à la fermeture d’usines dans le secteur de l’exploitation des sables bitumineux aggravera les difficultés sur le plan de la population active dans la province. Ces projets attirent de nombreux travailleurs de métiers précis pendant de très courtes périodes. Pour beaucoup des métiers spécialisés requis, le nombre de travailleurs est limité, de sorte que l’accumulation de ces projets peut entraîner de graves pénuries de main-d’œuvre. Le dernier sommet a été atteint au printemps 2018, et les premiers signes indiquent que la prochaine période de pointe pour les travaux liés à l’entretien et à la fermeture d’usines pourrait avoir lieu en 2020 ou 2021. L’Alberta fera alors probablement face à des difficultés de recrutement, car elle se trouvera en concurrence avec d’autres provinces pour attirer des travailleurs hautement spécialisés, particulièrement l’Ontario et la Colombie-Britannique, où de grands projets d’immobilisations chercheront à attirer des travailleurs possédant les mêmes compétences.
Comme ailleurs au Canada, les taux élevés de départs à la retraite dans le secteur seront le facteur le plus important quant à l’offre de main-d’œuvre : en effet, le secteur de la construction et de l’entretien de l’Alberta devrait perdre quelque 40 800 travailleurs en raison de départs à la retraite pendant les dix prochaines années.
« L’Alberta devrait être en tête au chapitre de la croissance démographique au pays, en grande partie grâce à la migration intérieure pendant la période d’expansion du secteur des ressources naturelles, ce qui la placera en meilleure position que les autres provinces sur le plan de la population active potentielle », poursuit M. Ferreira.
Ainsi, le secteur pourrait attirer plus de 38 400 nouveaux venus provenant de la population locale de 30 ans ou moins, mais compte tenu d’une demande accrue d’un peu plus de 18 700 nouveaux travailleurs, il restera tout de même un écart d’environ 21 100 travailleurs que le secteur devra recruter, former et maintenir en poste.
Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Au cours des cinq dernières années, plus de 77 000 apprentis se sont inscrits dans les 15 plus grands programmes du secteur de la construction de l’Alberta, et 35 000 personnes ont terminé leur formation pendant cette période. Un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme.
Pour constituer une main-d’œuvre durable, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous-représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Canadiens autochtones et les nouveaux Canadiens.
En 2018, les femmes occupant un emploi en Alberta représentaient 46 % de la population active totale de la province. Dans le secteur albertain de la construction et de l’entretien cependant, les femmes ne constituaient que 15 % de la population active, et elles ne représentaient que 4,6 % des travailleurs participant directement aux projets de construction. De la même façon, les Canadiens autochtones représentaient un faible pourcentage de la population active du secteur de la construction, soit un peu plus de 6,4 % du total. La hausse du taux de participation de ces deux groupes aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre futurs.
La population active du secteur de la construction de l’Alberta est formée d’environ 17 % de nouveaux Canadiens. Pendant la prochaine décennie, la province devrait accueillir 33 200 nouveaux arrivants en moyenne chaque année, de sorte que la population immigrée sera une importante source future de travailleurs potentiels pour le secteur de la construction et de l’entretien de la province.
ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.
Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à [email protected], ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 222.
Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien de la province. Pour connaître les réactions du secteur local de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :
Financé par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.