La demande dans le secteur ontarien de la construction demeurera élevée jusqu’en 2029

Mars 26, 2024

26 mars 2024
En 2023, l’activité a ralenti dans le secteur résidentiel de l’Ontario en raison de la hausse des coûts d’emprunt et de construction. Cependant, le secteur non résidentiel de la province a poursuivi sa croissance constante, et montre peu de signes de ralentissement au moins jusqu’à la fin des années 2020.

ConstruForce Canada a publié aujourd’hui son rapport Regard prospectif – Construction et maintenance 2024-2033 pour l’Ontario. On prévoit une croissance solide dans les secteurs résidentiel et non résidentiel jusqu’à la fin de la période de prévision. Le secteur résidentiel devrait enregistrer une croissance stable et vigoureuse en 2025 et par la suite, et le secteur non résidentiel sera dynamisé jusqu’à la fin de la décennie par des travaux sur une longue liste de projets d’envergure.

L’activité dans le secteur résidentiel ontarien a ralenti en 2023 et la tendance devrait se poursuivre en 2024, en raison de la pression exercée par la hausse des taux d’intérêt. Le secteur, et en particulier la construction de logements neufs, devrait renouer avec la croissance entre 2025 et 2028, les salaires et les revenus s’adaptant aux prix, avant de connaître une légère tendance à la baisse jusqu’à la fin de la décennie. Les dépenses de rénovation, quant à elles, devraient croître de manière continue jusqu’en 2033. Ces facteurs mèneront l’emploi dans le secteur résidentiel à un pic en 2028, avant un ralentissement à la fin de la période de prévision.

De son côté, le secteur non résidentiel de la province devrait poursuivre sa tendance de croissance vigoureuse amorcée en 2016 au moins jusqu’en 2029. La croissance continue d’être portée par une longue liste de grands projets dans la plupart des régions, notamment la construction de métros et de systèmes légers sur rail et la remise à neuf de centrales nucléaires dans la Région du Grand Toronto, les systèmes légers sur rail dans les régions de l’Est et du Centre, l’activité minière dans le Nord, et les projets de fabrication de véhicules électriques et de rééquipement d’usines automobiles dans le Sud-Ouest. Ces projets maintiendront des niveaux d’investissement croissants au moins jusqu’en 2027. Ils ralentiront au cours des dernières années de la période de prévision, à mesure que ces projets atteindront leur niveau d’activité maximal et que la demande commencera à s’atténuer.

Pour l’ensemble de la période de prévision, on entrevoit une hausse de l’emploi dans les secteurs de la construction et de l’entretien, qui devrait atteindre un pic en 2028. Par la suite, l’emploi dans le secteur de la construction résidentielle ralentira légèrement, tandis que celui du secteur non résidentiel se maintiendra en grande partie. D’ici 2033, l’emploi dans le secteur résidentiel devrait augmenter de 6 % par rapport aux niveaux de 2023, tandis que l’emploi dans le secteur non résidentiel devrait croître d’un peu plus de 10 %.

Ces prévisions sont fondées sur la demande actuelle et ne tiennent pas compte des initiatives du secteur public visant à résoudre les enjeux d’abordabilité des logements ni de l’augmentation prévue de la demande de modernisation des bâtiments résidentiels, industriels, commerciaux et institutionnels existants découlant de l’électrification de l’économie. Ces deux scénarios sont abordés dans des rapports distincts, qui seront publiés ultérieurement par ConstruForce Canada.

« Le secteur ontarien de la construction et de l’entretien devrait enregistrer une croissance importante jusqu’au milieu de la période de prévision, déclare Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Le plus difficile sera de recruter des travailleurs pour répondre à la demande découlant d’une telle croissance. Comme les secteurs résidentiel et non résidentiel devraient croître jusqu’à la fin des années 2020 et que de nombreux travailleurs du secteur prendront leur retraite, il est possible que de nombreuses professions et de nombreux métiers soient soumis à des conditions tendues. Qui plus est, les possibilités de mobilité interrégionale seront limitées par les niveaux élevés de la demande sur la plupart des marchés régionaux. »

Bien qu’elles soient interreliées, les cinq régions de l’Ontario (le Centre de l’Ontario, l’Est de l’Ontario, la Région du Grand Toronto, le Nord de l’Ontario et le Sud-Ouest de l’Ontario) ont toutes un marché du travail différent et peuvent créer des demandes de main-d’œuvre complémentaires et concurrentes.

Le Centre de l’Ontario a affiché une croissance solide au cours des dernières années, stimulée par l’émigration de la Région du Grand Toronto. Les investissements dans le secteur résidentiel ont baissé en 2023 et devraient continuer sur cette voie en 2024, les taux d’intérêt freinant les dépenses de consommation pour la construction de nouveaux logements et les activités de rénovation résidentielle. Les perspectives prévoient une croissance après 2025, les constructeurs répondant à la demande créée par des niveaux élevés d’immigration. L’investissement dans le secteur non résidentiel atteindra un sommet en 2029 en raison des travaux liés aux systèmes légers sur rail, aux routes, aux autoroutes et aux ponts, ainsi qu’aux grands projets de soins de santé, nombre d’entre eux étant situés à Hamilton. L’emploi dans le secteur de la construction résidentielle (+10 %) et non résidentielle (+13 %) devrait augmenter au cours de la période de prévision.

Le marché de la construction de l’Est de l’Ontario est dominé par une longue liste de projets importants dans les secteurs de la construction d’ouvrages de génie civil et de la construction de bâtiments industriels, commerciaux et institutionnels. Parmi les principaux projets en cours figure la ligne du train léger à Ottawa, des niveaux élevés d’investissement dans les routes, les autoroutes et les ponts, ainsi qu’un vaste éventail de travaux menés par le gouvernement fédéral. Les années à venir devraient voir l’ajout de grands projets hospitaliers à Ottawa et à Kingston, ainsi qu’une activité soutenue dans le domaine des bâtiments de l’administration publique. Le secteur résidentiel s’est éloigné du volume record de mises en chantier enregistré en 2021. Les mises en chantier devraient renouer avec la croissance entre 2025 et 2028, la demande étant la plus forte dans le secteur des unités multifamiliales. L’emploi total dans le secteur de la construction devrait atteindre un sommet en 2028.

Le marché de la construction de la Région du Grand Toronto continue d’être stimulé par une série de grands projets de transport collectif, de remise à neuf de centrales nucléaires, de nouveaux hôpitaux et d’autres projets de restauration de bâtiments gouvernementaux. L’ensemble de ces projets créera des conditions tendues sur le marché du travail pour la plupart des métiers et des professions du secteur non résidentiel de la région. Les perspectives pour le secteur résidentiel de la région voient les niveaux d’investissement diminuer pour la troisième année consécutive en 2024, car les taux d’intérêt élevés freinent la demande de consommation. Le secteur renouera avec la croissance en 2025 et maintiendra une tendance à la hausse jusqu’en 2028. L’emploi dans le secteur de la construction dans la Région du Grand Toronto atteindra un sommet en 2028 et se contractera par la suite. D’ici 2033, l’emploi dans le secteur résidentiel augmentera de 4 % par rapport aux niveaux de 2023, et celui dans le secteur non résidentiel, de 14 %.

Dans le Nord de l’Ontario, le secteur de la construction est fortement influencé par l’exploitation minière et les services publics. L’achèvement de plusieurs grands projets de transport d’électricité en 2023 a entraîné un recul de l’activité dans le secteur non résidentiel. Les perspectives prévoient une autre contraction en 2024 avant que la croissance ne reprenne entre 2025 et 2027 avec le début de projets clés tels que le centre correctionnel de Thunder Bay et l’hôpital de Weeneebayko. Les niveaux d’investissement dans le secteur de la construction résidentielle régionale sont stimulés par les activités de rénovation. Ce segment a atteint un sommet en 2021 et devrait continuer à chuter pendant le reste de la période de prévision en raison d’une croissance plus faible de l’emploi et des revenus. Les activités de construction de nouvelles habitations devraient reprendre un cycle ascendant d’ici 2025, parallèlement à la demande de nouvelles constructions pour tous les types de logements. L’emploi dans le secteur de la construction devrait suivre une tendance à la hausse jusqu’en 2027, avant d’amorcer un cycle à la baisse jusqu’à la fin de la période de prévision.

Dans le Sud-Ouest de l’Ontario, l’activité de construction a été dynamisée par un marché de l’habitation vigoureux au cours des dernières années. Le secteur résidentiel a affiché un recul en 2023 en raison de la hausse des taux d’intérêt, mais devrait renouer avec la croissance entre 2025 et 2028. Le secteur non résidentiel a connu une croissance soutenue depuis 2016 grâce aux travaux en cours sur d’importants projets tels que la remise à neuf de la centrale nucléaire de Bruce Power, la construction du pont international Gordie-Howe et des projets dans le secteur de l’automobile. Les niveaux d’investissement devraient ralentir à court terme avec la conclusion de quelques-uns de ces grands projets. Ils augmenteront à nouveau en 2025 avec le début des travaux de l’usine de batteries pour véhicules électriques de Volkswagen et s’accéléreront fortement en 2026 et 2027 avec le début de la construction de l’hôpital de soins de courte durée de Windsor. L’emploi devrait connaître une forte croissance dans les deux secteurs jusqu’en 2033.

Il sera difficile de répondre à la demande maximale en Ontario en raison de la mobilité interrégionale limitée, car la plupart des marchés de la construction des régions de la province devraient signaler des niveaux élevés de demande à court terme. Le secteur de la construction est également confronté à l’enjeu du vieillissement de la main-d’œuvre. Combiné aux employés créés par la croissance, le départ à la retraite prévu de plus de 89 300 travailleurs, soit 19 % de la main-d’œuvre actuelle, portera les besoins d’embauche du secteur à environ 141 200 travailleurs au cours de la période de prévision.

Tout au long de la période de prévision, le secteur ontarien de la construction devrait embaucher environ 105 700 personnes entrant sur le marché du travail de moins de 30 ans dans la province. Cela laisse un manque à gagner prévu de quelque 35 500 travailleurs qui devront être embauchés dans diverses sources en dehors de la main-d’œuvre actuelle pour répondre à la demande.

Le secteur de la construction continue de chercher à constituer une main-d’œuvre plus diversifiée et plus inclusive. À cette fin, il déploie des efforts pour accroître le recrutement de personnes appartenant à des groupes traditionnellement sous-représentés dans la main-d’œuvre actuelle de la province, notamment les femmes, les Autochtones et les personnes immigrantes.

En 2023, environ 77 700 femmes travaillaient dans le secteur ontarien de la construction, une hausse de plus de 7 000 par rapport aux niveaux de 2022. Parmi elles, environ 26 % travaillaient directement sur les chantiers. Cependant, en 2023, les femmes représentaient seulement 5 % des 445 300 personnes de métier employées sur les chantiers en Ontario.

La population autochtone est un autre groupe sous-représenté qui présente des occasions de recrutement pour le secteur de la construction de l’Ontario. En 2021, les Autochtones représentaient 3 % de la main-d’œuvre du secteur de la construction de la province. Ce résultat demeure inchangé par rapport à la part observée en 2016, et est légèrement plus élevé que la part des Autochtones dans l’ensemble de la population active (2,5 %). Étant donné que la population autochtone est celle qui connaît la croissance la plus rapide au Canada et que les travailleurs autochtones semblent disposés à poursuivre une carrière en construction, il pourrait être envisagé d’accroître le recrutement des Autochtones dans le secteur de la construction de la province.

Le secteur de la construction s’est d’ailleurs engagé à recruter des personnes nouvellement arrivées au Canada. Sur la base des tendances actuelles, l’Ontario devrait connaître des niveaux élevés d’immigration au cours de la période de prévision. Les nouveaux arrivants seront donc une source importante de croissance de la main-d’œuvre. En 2022, les nouveaux arrivants formaient 27 % de la main-d’œuvre de la construction, ce qui est nettement plus bas qu’au sein de la main-d’œuvre provinciale globale.

L’augmentation du taux de participation des femmes, des Autochtones et des nouveaux Canadiens aidera le secteur ontarien de la construction à répondre à la plupart de ses besoins futurs en matière de main-d’œuvre. Au sein de la province, la hausse des inscriptions à des programmes d’apprentissage est une tendance positive qui doit se poursuivre pour que le secteur puisse remplacer les travailleurs qui prennent leur retraite et continuer de répondre à la demande croissante de construction.

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Elle a pour mandat de répondre aux besoins du marché du travail en matière de perfectionnement professionnel dans le secteur de la construction et de l’entretien. Dans le cadre de ses activités, ConstruForce travaille avec des intervenants clés du secteur, notamment des entrepreneurs, des promoteurs, des fournisseurs de main-d’œuvre et de formation ainsi que des gouvernements afin de déterminer les tendances de l’offre et de la demande qui auront une incidence sur la capacité de la population active, et soutient les personnes à la recherche d’un emploi dans le secteur. ConstruForce dirige également des programmes et des initiatives qui favorisent l’accroissement des compétences et de la productivité de la main-d’œuvre, l’amélioration des modalités de formation, l’offre d’outils relatifs aux ressources humaines aidant à l’adoption de pratiques exemplaires ainsi que d’autres initiatives à valeur ajoutée visant à répondre aux besoins de la population active du secteur en matière de perfectionnement professionnel. Visitez www.construforce.ca.

Renseignements : communiquer avec Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à [email protected] ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 2220.

Ce rapport a été élaboré avec le soutien et les commentaires de différents intervenants du secteur de la construction et de l’entretien de la province, et a été financé en partie par le gouvernement du Canada par le biais du Programme de solutions pour la main d’œuvre sectorielle.

Pour connaître les réactions du secteur local de la construction à la publication du plus récent rapport de ConstruForce Canada, veuillez communiquer avec les personnes suivantes :

Mark Arsenault
Directeur des opérations et secrétaire-trésorier
Provincial Building and Construction Trades Council of Ontario
647 402-0390

Mike Carter
Directeur général
London & District Construction Association
519 453-5322

Giovanni Cautillo
Président
Ontario General Contractors Association
905 671-3969

Ian Cunningham
Président
Council of Ontario Construction Associations
416 476-4774

John A. DeVries
Président et directeur général
Ottawa Construction Association
613 236-0488, poste 10

Paul de Jong
Président
Progressive Contractors Association of Canada
403 620-3781

Tony Fanelli
Directeur général
Construction Labour Relations Association of Ontario
647 296-3402

Andrew Pariser
Vice-président
RESCON
416 970-7665

Wayne Peterson
Directeur général
Construction Employers Coordinating Council of Ontario
905 516-6693