Le secteur de la construction du Canada rebondira après la pandémie, mais connaîtra une croissance plus modérée

Mars 26, 2021

Ottawa – Les besoins en construction devraient rebondir partout au Canada en 2021 à la suite de la pandémie de COVID-19 et augmenter tout au long de la prochaine décennie, mais à un rythme plus modéré qu’au cours des 10 dernières années. Selon les dernières prévisions sur le marché du travail publiées par ConstruForce Canada aujourd’hui, la vigueur et le rythme de la reprise varieront toutefois d’une province à l’autre et dépendront grandement du déploiement de la vaccination contre la COVID-19, du rétablissement de la confiance des consommateurs et des entreprises, de la demande mondiale d’exportations canadiennes et de la levée des restrictions relatives aux voyages internationaux.

D’après les prévisions du rapport national Regard prospectif – Construction et maintenance 2021-2030 de ConstruForce Canada, l’emploi en construction devrait augmenter de 64 900 travailleurs au cours de la prochaine décennie. Il s’agit d’une hausse de 6 % par rapport aux niveaux de 2020. Même si la plus grande partie de cette croissance devrait avoir lieu d’ici 2025, à la fin de la décennie, tous les secteurs provinciaux devront faire face à la nécessité de remplacer près de 259 100 travailleurs, soit environ 22 % de la population active actuelle, en raison des départs à la retraite.

« Les perspectives relatives au secteur de la construction du Canada sont solides pour 2021 et jusqu’au milieu de la décennie grâce à des gains dans les secteurs résidentiel et non résidentiel, affirme Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada. Et même si nous prévoyons un ralentissement de la croissance au cours des dernières années de la période prévision, nous nous attendons à ce que le secteur ait de la difficulté à recruter plus de 309 000 nouveaux travailleurs pour remplacer les personnes qui prendront leur retraite et satisfaire à la hausse de la demande. »

ConstruForce Canada prévoit que la construction non résidentielle occupera le premier rang sur le plan de la croissance de 2021 à 2023 grâce à une longue liste de projets dans les domaines du transport collectif, des soins de santé, de l’éducation, des travaux routiers et d’autres infrastructures civiles. Dans l’ensemble, l’emploi dans le secteur non résidentiel devrait augmenter de plus de 39 800 travailleurs entre 2021 et 2025, et de 5 000 autres jusqu’en 2030. À la fin de la décennie, l’emploi dans le secteur devrait s’être accru de 44 800 travailleurs (+8 %) par rapport à 2020.

Le secteur résidentiel, dont les résultats ont été variables en 2020, devrait connaître une forte croissance après 2021. Les faibles taux de financement et la remontée des niveaux d’immigration devraient susciter une légère hausse de la construction de nouvelles habitations jusqu’en 2024, tandis que les travaux de rénovation devraient croître de façon soutenue. Ainsi, l’emploi total dans le secteur résidentiel devrait atteindre un sommet en 2024, puis terminer la décennie avec une augmentation de près de 20 100 travailleurs (+4 %) par rapport au niveau de 2020.

L’activité dans l’ensemble des provinces de l’Atlantique devrait varier. À Terre-Neuve-et-Labrador, une reprise modérée sera enregistrée jusqu’en 2021, mais la croissance à long terme sera limitée. Pendant ce temps, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse, l’activité sera soutenue par les tendances en matière de migration intérieure. L’Île-du-Prince-Édouard a été la seule des quatre provinces à connaître une augmentation de l’emploi dans le secteur de la construction en 2020, et cette hausse devrait se poursuivre jusqu’en 2022.

Le marché du Québec devrait se relever de la pandémie en 2021 et croître jusqu’en 2024 grâce aux dépenses du secteur privé et aux importants investissements gouvernementaux.

En Ontario, le marché sera stimulé par un nombre croissant de grands projets d’infrastructures dans toutes les régions. De plus, une reprise de l’investissement dans la construction d’immeubles commerciaux et industriels portera la demande de main-d’œuvre à un sommet en 2026.

En 2020, le secteur de la construction du Manitoba a connu une croissance négative pour la première fois depuis des années. La diminution des besoins liés aux grands projets et la croissance plus faible dans les secteurs des immeubles institutionnels et résidentiels pourraient entraîner une légère baisse des niveaux d’emploi, soit de 1 %, pendant la période de prévision.

Une reprise généralisée devrait s’amorcer en Saskatchewan en 2021, puisque les investissements dans les secteurs de l’éducation, des soins de santé, des services publics et des mines stimuleront la croissance dans la plupart des segments de la construction jusqu’à un sommet qui devrait être atteint en 2023.

L’Alberta, l’une des provinces les plus durement touchées par la pandémie, pourrait continuer à faire face à des difficultés. L’incertitude continue dans le secteur de l’énergie ainsi que les nouveaux reports et annulations touchant d’importants investissements ont considérablement ralenti les attentes quant à une forte reprise à court terme. Une expansion plus importante devrait avoir lieu après 2023.

Enfin, la Colombie-Britannique devrait entrer dans sa phase de croissance la plus marquée de la période de prévision. La province enregistrera un gain de plus de 11 400 travailleurs dans le secteur non résidentiel jusqu’en 2022, puis ce nombre diminuera de près de la moitié jusqu’en 2026, avant que de nouveaux emplois s’ajoutent plus tard dans la période en raison d’une reprise de la croissance. D’ici 2030, l’emploi devrait augmenter de 9 900 travailleurs par rapport à 2020.

« Le secteur de la construction connaîtra une croissance inégale selon les provinces et même les régions pendant la période de prévision, ce qui laisse entendre que la mobilité intraprovinciale et interprovinciale ainsi que le recrutement de travailleurs provenant d’autres secteurs seront essentiels pour satisfaire les besoins en construction », explique M. Ferreira.

Le perfectionnement de travailleurs de métier qualifiés dans le secteur de la construction nécessite des années et exige souvent la participation à un programme d’apprentissage provincial. Ainsi, le remplacement de travailleurs partant à la retraite exige habituellement plusieurs années de planification préalable afin d’éviter des lacunes sur le plan des compétences. D’ici 2030, les besoins globaux en matière d’embauche dans le secteur devraient être supérieurs à 309 000 travailleurs en raison du départ à la retraite de quelque 259 100 travailleurs (ou 22 % de la population active actuelle) et de la croissance de la demande, qui s’établira à 49 900 travailleurs.

Selon les tendances antérieures, le secteur canadien de la construction devrait attirer quelque 228 100 nouveaux venus provenant de la population locale âgée de 30 ans ou moins, de sorte que l’écart entre le nombre de départs à la retraite et le nombre de nouveaux venus pourrait être de 31 000 travailleurs. Compte tenu de la croissance de la demande, le secteur pourrait se retrouver à court de 81 000 travailleurs d’ici 2030.

Il est évident qu’un engagement continu en matière de formation et d’apprentissage sera nécessaire pour s’assurer d’avoir un nombre suffisant de travailleurs de métier compétents afin de maintenir une population active qualifiée à long terme. Toutefois, on ne sait pas très bien encore quelle sera l’incidence de la pandémie sur les taux d’inscription à l’avenir. Les données limitées recueillies à ce jour suggèrent que la pandémie a entraîné une baisse abrupte des nouvelles inscriptions par rapport aux emplois dans tout le pays. La pandémie a aussi considérablement entravé la formation, les examens et les certifications en classe, ce qui pourrait avoir une incidence sur les taux de réussite à court terme.

Pour constituer une population active durable et diversifiée, le secteur de la construction et de l’entretien devra aussi renforcer ses efforts de recrutement auprès de groupes traditionnellement sous-représentés dans sa population active actuelle, notamment les femmes, les Autochtones et les nouveaux Canadiens.

En 2020, environ 190 000 femmes travaillaient dans le secteur de la construction du Canada, dont 27 % étaient en poste directement dans les projets de construction. Des quelque 1,1 million de travailleurs de métier œuvrant dans le secteur, les femmes représentaient 5 %. La hausse du taux de participation des femmes dans la population active du secteur de la construction, particulièrement dans les métiers spécialisés, aiderait énormément le secteur à satisfaire ses besoins en main-d’œuvre à plus long terme.

La population autochtone offre aussi des possibilités de recrutement pour le secteur de la construction canadien. En 2020, environ 5 % de la population active de la construction du pays était constituée d’Autochtones, comparativement à environ 4 % de l’ensemble de sa population en âge de travailler. Parmi les travailleurs du secteur de la construction et de l’entretien, 81 % étaient en poste directement dans les projets de construction. Considérant que les travailleurs autochtones sont plus enclins à envisager une carrière en construction, il serait possible d’accroître davantage le recrutement au sein de ce groupe.

Le secteur de la construction pourrait aussi devoir tirer parti des Néo-Canadiens au cours de la prochaine décennie pour répondre aux besoins prévus en main-d’œuvre du marché. Le Canada devrait accueillir en moyenne plus de 320 000 nouveaux immigrants internationaux chaque année entre 2021 et 2030. Cela fera des Néo-Canadiens un segment croissant de la population active globale.

La population active du secteur de la construction du Canada est constituée d’environ 18 % de Néo-Canadiens, soit une proportion inférieure à celle qu’occupent ces travailleurs au sein de la population active globale du pays (23 %).

ConstruForce Canada est une organisation nationale menée par le secteur et représentant tous les marchés du secteur de la construction au Canada. Son mandat est de fournir en temps opportun de l’information exacte et des analyses sur le marché du travail, en plus d’offrir des programmes et des initiatives pour faire en sorte que la population active canadienne de la construction et de l’entretien puisse répondre à la demande, renforcer sa capacité et acquérir les compétences requises. Visitez le site www.previsionsconstruction.ca.

Renseignements : Bill Ferreira, directeur général de ConstruForce Canada, par courriel, à [email protected], ou par téléphone, au 613 569-5552, poste 2220.

Financé par le Programme d’appui aux initiatives sectorielles du gouvernement du Canada.